Resident Evil 3 2020 Test – PC et Consoles
Après la renaissance de Resident Evil 2 en janvier 2019, Capcom continue les reboots et lance Resident Evil 3 Remake. Cet opus garde les mêmes exigences que le précédent, tout en repoussant les limites du survival horror. En comparaison à Resident Evil 3: Nemesis sorti en 1999, l’éditeur nippon mise sur des surprises scénaristiques et sur l’intégration de nouvelles interactions et de nouveaux environnements. Problème : le jeu se finit relativement rapidement et mon avis est assez mitigé. Ce n’est pas un mauvais remake mais il possède quelques défauts.
Un premier constat satisfaisant
Resident Evil (re)place le joueur dans la ville de Raccoon City et dans la peau de Jill Valentine. De retour dans une ville infestée par le virus-T et des hordes de zombies, Jill tente de remonter la piste d’un laboratoire secret d’Umbrella. Seulement, dans cette quête de réponses, elle affronte la Némésis, un soldat mutant quasi invisible né des manipulations dans les laboratoire de la corporation. Cette créature – qui emprunte son nom à la colère des dieux – a pour but d’anéantir toute personne vivante appartenant au groupe des STARS. Pour échapper à cet ennemi colossal, Jill n’est pas seule et peut compter sur l’appui de Carlos. A l’origine, ce personnage est membre de l’unité spéciale d’Umbrella, l’U.B.C.S. Mais une fois toute son équipe décimée, il s’associe avec Jill pour quitter cette ville horrifique.
Racoon City et RE Engine
Je vous laisse le soin de découvrir les modifications scénaristiques ainsi que les éléments ajoutés à la ville de Raccoon. Le moteur RE Engine, déjà utilisé sur RE2 2019, sublime cette ville pour notre plaisir et notre effroi. Les décors et les personnages sont d’une fluidité irréprochable. On note par ailleurs une parfaite maîtrise des effets visuels (lumières, pluie, feu). Enfin, les expressions faciales des personnages laissent transparaître leurs émotions (ou le vide quand il s’agit des zombies et autres créatures).
Mais rassurez-vous ! Pour ceux qui connaissent le hit de 1999, vous n’aurez pas l’impression de jouer au même jeu en plus beau. Vous aurez votre lot de surprises. Certaines seront très bien amenées, d’autres trop vite expédiées. Par exemple, certains passages importants du jeu ont été totalement supprimés dans le but d’orienter le titre plus « action » que « survival horror ». Bien sûr, les fans de Resident Evil 7 apprécieront. Cela reste à voir pour les autres…
C’est lors des deux premières heures de jeu que l’on ressent la peur et les frissons inhérents à tout bon survival horror. Le journaliste Marc Lacombe avait déjà fait cette remarque lors de la sortie du premier Resident Evil sur PlayStation. Graphiquement, Raccoon City est une ville morte truffée de détails. On reste stupéfait devant la qualité des rendus et des textures lors des cinématiques. Globalement, la modélisation de la ville est bien modélisée, mais on ressent un cloisonnement. Cela pourra frustrer les joueurs qui auraient souhaité une carte plus grande et/ou plus ouverte.
ACHETER RESIDENT EVIL 3 REMAKE
Trop d’action au détriment du survival horror
En début de partie, vous ressentirez une tension similaire à celle que l’on ressent quand on joue à des jeux tels que God Of War III. Seulement, ça ne va pas durer. Très vite, vous aurez un arsenal qui vous permettra d’assurer votre protection et de faire rôtir du zombie à toutes les sauces possibles. Le problème réside dans le fait que cela arrive bien trop vite dans le jeu.
Bien évidemment, le ressenti n’est pas le même lorsque l’on croise le chemin de zombies armés d’un pistolet G19 et de quelques précieuses balles. On joue au chat et à la souris, on esquive, on tire avec précision, on choisit bien sa cible. Lorsque l’on a plus d’une cinquantaine de munitions pour des armes telles qu’un lance-grenades ou un fusil à pompe, par contre, c’est une autre histoire. Les zombies, on les attend de pied ferme, avec même une légère tendance à les poursuivre. Encore une fois, on délaisse le survival horror mis en avant en début de jeu pour de l’action.
Lors de certaines séquences de jeu – relativement courtes – on a réellement l’impression d’être dans RE7. Ces basculements entre survival horreur et action pure viennent casser le rythme du jeu. Et au fur à mesure, on s’éloigne de l’intensité ressentie lors des premières heures de jeu. Ce « problème » n’est pas propre à RE3 2020. Il était déjà présent depuis RE7, puis dans une moindre mesure dans RE2 Remake, où la partie dans le laboratoire était beaucoup moins intense que celle dans le commissariat.
Durée de Jeu et Nemesis
Des moments spectaculaires certes, mais un remake trop court
Il faut entre 5 à 7 heures pour venir à bout du jeu. Bien évidemment, on vous conseillera de prendre votre temps. Admirez les décors pendant les premières heures, faites-vous des petites frayeurs, esquivez du zombie, scrutez chaque recoin… Bon, le jeu ne propose presque pas d’énigme à résoudre comme dans Resident Evil 2, il faut le noter. La progression se fait à l’ancienne, de manière assez linéaire, même s’il y a de très belles cinématiques et d’autres surprises.
Nemesis, un adversaire qui en jette moins
En ce qui concerne la Némésis, je fais partie des déçus. Bien sûr, lorsque l’on possède un support limité comme une PlayStation, l’imagination du joueur sublime toujours les personnages, l’aventure et le jeu en lui-même. Mais là, non seulement le chara-design du personnage était laid, mais en plus, avec les capacités techniques que proposent les solutions de modélisation et de rendu aujourd’hui, on aurait pu faire bien mieux. Il suffisait de réussir sa tête puisque le reste est caché sous son long manteau. On dirait un mélange de Frankenstein portant des bandages avec une bouche ornée de fanons de baleine… Bref, ce n’est que mon avis.
Lors de la première rencontre, hormis le fait que le perso descende légèrement de son piédestal, il a de la classe. Les combats nous tiennent en haleine. Mais au fil des rencontres, Némésis perd toute sa superbe. On finit même par savoir à quel moment il va arriver. Les combats, quant à eux, deviennent de plus en plus spectaculaires. Trop même : ils ne font plus du tout frissonner.
Resident Evil 3 Remake intègre un mode multijoueur nommé Resistance. C’est un tout nouveau mode en 4 contre 1. Un joueur dirige les pièges orientés vers les 4 autres en observant leurs effets via des caméras de surveillance. Ceux-ci doivent collaborer pour s’en sortir sains et saufs dans un temps chronométré. C’est une expérience intéressante quand on joue entre amis. N’hésitez pas à tester !
Notre avis sur Resident Evil 3 2020
En conclusion, les trois premières heures sont très prenantes, et c’est là où le jeu est le plus intéressant. Après, il s’oriente trop action. Cela risque de rebuter les puristes à la recherche de survival horror. Comme cité plus haut, certains moments clés du jeu ont été sacrifiés et d’autres arrivent bien trop vite. Parfaite de prime abord, la Némésis devient plus que prévisible dans la durée. Pourtant, RE3 2020 reste un jeu prenant et agréable qui nous permet de retrouver Jill Valentine. Le personnage emblématique de la saga a bien évolué depuis son arrivée sur PlayStation et sa confirmation sur GameCube. Espérons que Capcom proposera plusieurs contenus téléchargeables pour prolonger l’exploration de Raccoon City, comme se fut le cas pour RE7 et RE2 2019.