Zelda Link’s Awakening, à la (re)découverte du mythe après 26 ans
Sorti le 3 mars 2017, peu après le lancement de la Nintendo Switch, le magnifique Breath of the Wild a su réinventer une série trentenaire avec un jeu offrant une expérience immersive jusque-là inédite. Deux ans plus tard, Nintendo propose un nouvel opus Zelda: Link’s Awakening. Le titre n’est sûrement pas inconnu aux fans de la licence et de ceux qui ont connu la Game Boy. Et pour cause : avec ce Zelda, Nintendo joue la carte du retrogaming. Il s’agit du remake du jeu du même nom sorti en 1993 sur la console devenue légendaire.
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Zelda: Link’s Awakening sort en décembre 1993 en France. Le jeu est le fruit d’un projet officieux d’un codeur de Nintendo, Kazuaki Morita, qui s’amusait à tester les limites de la console portable 8-bit. Finalement, l’un des plus grands noms de Nintendo, Takashi Tezuka, officialise le projet. Il demande à Yoshiaki Koizumi, encore débutant, de s’occuper du scénario.
De cette collaboration naît une oeuvre singulière avec un humour plutôt décalé. On voit de façon récurrente d’autres personnes de l’univers Nintendo, tels que les ennemis de la série Super Mario Bros. D’ailleurs, certaines séquences de jeu s’effectuent en vue latérale, tout comme dans Mario. De plus, contrairement aux opus précédents, La princesse Zelda, Ganon et la Triforce sont absents de cet épisode. Le jeu s’écoule à plus de 6 millions d’exemplaires en version Game Boy et DX. Il est très bien accueilli par la critique qui souligne la profondeur et les qualités du jeu.
Un des meilleur jeu Gameboy adapté sur Switch
The Legend of Zelda: Link’s Awakening est sorti il y a 26 ans. Il a connu deux adaptations, dont l’une sur Game Boy Color en 1998 et l’autre sur 3DS en 2011. Pour ce remake sur Switch, le jeu s’offre un véritable lifting qui pourra ne pas être au goût de tous. La direction artistique a choisi d’opter pour une refonte graphique rétro avec des personnages mignons aux allures de cartoons. Du point de vue des couleurs, le jeu se rapproche du cel-shading de The Legend of Zelda: The Wind Waker. L’équipe de Ryo Nagamatsu a aussi retravaillé les pistes audio.
Le compositeur japonais confiait que pour cette adaptation, ses équipes ont privilégié un seul instrument auquel ils ont ajouté des cuivres, contrairement aux habituels musiques orchestrales qui accompagnent les Zelda. Ils voulaient ainsi rester fidèles à l’esthétique du jeu. On se replonge facilement dans l’univers de Cocolint. Et c’est toujours avec autant de plaisir que l’on combat les monstres, que l’on résout les différents énigmes et que l’on traverse les différents donjons.
Le mécanisme du jeu reste le même qu’à l’époque. Et pour réveiller le Poisson-Rêve, afin de quitter Cocolint, Link devra parcourir les nombreux donjons éparpillés au sein de l’île. Mais bien que la carte soit ouverte, il n’est pas possible de débloquer certaines endroits sans la compétence requise. Il faudra donc passer les donjons les uns après les autres dans un ordre précis pour pouvoir avancer dans la quête. Pour les fans absolus d’un opus considéré par certains comme le remake du meilleur jeu de la Game Boy, ce sera appréciable. Pour les autres, avec des éditeurs qui proposent des jeux de plus en plus ouverts, ils pourraient trouver ce manque de maniabilité rigide. Le point positif, c’est que l’exploration n’est plus coupée par des moments de transition pour afficher l’écran suivant.
Désormais, il est possible de ce déplacer sur 8 directions. On jouait originellement avec les boutons A et B. Les développeurs ont su rentabiliser les nombreux boutons de la Switch. Ceux-ci pourront être affectés à n’importe quelle arme ou item figurant dans l’inventaire du joueur. Plus besoin de faire des allers-retours entre l’écran de jeu et l’inventaire. Bien que le Zelda fonctionne sur ce système depuis le Poisson-Rêve ce petit plus manquait à Link’s Awakening. En ce qui concerne les combats, ils ont gagné en fluidité et en dynamisme. Le bouclier peut être sollicité plus régulièrement et le comportement des ennemis à été repensé. Les combats ne sont pas devenus plus compliqués mais ils obligent le joueur à plus d’action et de concentration.
Un petit problème de fluidité
On constate que le jeu peine à conserver sa fluidité quand la caméra suit les mouvements du joueur. Autre petit bémol : la croix directionnelle de la Switch n’est pas du tout prise en compte par le jeu. Ceux qui souhaitaient utiliser cette croix dans un jeu utilisant 8 directions pourront le regretter.
Zelda: Link’s Awakening est l’un des premiers monuments du jeu vidéo. C’est un véritable plaisir de redécouvrir ce monument du jeu vidéo, même après 26 ans. Ce remake a su conserver une aura mystérieuse empreinte de naïveté, d’humour et de tristesse, que les habitants de Cocolint illustrent parfaitement. La bande-son originale de Minako Hamano, Kozue Ishikawa et Kazumi Totaka a été parfaitement adaptée par Ryo Nagamatsu. La direction artistique aura sa part de soutiens et de détracteurs pour son chara-design retro cartoon avec effet plastique. Mais ce remake reste une belle opportunité de (re)découvrir un monument de la Game Boy en attendant la suite de Breath of the Wild.