La Photogrammétrie avec Blender : Importation et Optimisation

La photogrammétrie est une technique permettant de recréer un modèle 3D à partir d’une série de photographies. Avec Blender, il est possible d’importer ces modèles, de les optimiser et de les intégrer dans un pipeline de production. Ce guide propose une approche détaillée de l’importation et de l’optimisation des données photogrammétriques dans Blender, en s’adressant aussi bien aux débutants qu’aux utilisateurs plus avancés.
Capture et Traitement Initial

Avant d’importer un modèle dans Blender, il est essentiel de bien capturer les images et de les traiter avec un logiciel de photogrammétrie. Parmi les solutions disponibles, on retrouve :
- Metashape (Agisoft) : Solution commerciale robuste.
- RealityCapture : Très performant pour la reconstruction rapide.
- Meshroom (AliceVision) : Alternative open-source gratuite.
Conseils pour une capture optimale
- Utiliser un appareil photo ou un smartphone avec un bon capteur.
- Assurer une couverture homogène du sujet sous différents angles.
- Maintenir un bon éclairage et éviter les zones surexposées ou sous-exposées.
- Privilégier un chevauchement d’environ 60-80% entre chaque photo.
Une fois le nuage de points généré, le logiciel reconstruit un maillage texturé qu’il faudra exporter au format OBJ, FBX, ou PLY avant de l’importer dans Blender.
Importation dans Blender

Formats supportés
Blender prend en charge plusieurs formats utilisables pour la photogrammétrie :
- OBJ : Standard, mais sans hiérarchie de scène.
- FBX : Pratique pour conserver les textures et les coordonnées UV.
- PLY : Idéal pour les nuages de points.
L’importation se fait via Fichier > Importer puis en sélectionnant le format approprié.
Ajustements Immédiats
Une fois le modèle chargé, certains problèmes sont récurrents :
- Dimensions trop grandes ou trop petites → Appliquer un scale avec Ctrl + A > « Appliquer l’échelle ».
- Orientation incorrecte → Réaligner avec R (rotation) et G (translation).
- Textures manquantes → Recharger manuellement dans le Shader Editor.
Optimisation du Maillage

Les modèles issus de la photogrammétrie sont souvent lourds, contenant des millions de polygones. Voici quelques étapes pour les optimiser :
Réduction du Nombre de Polygones
- Utiliser Modifier > Decimate pour réduire la complexité sans altérer la silhouette.
- Si nécessaire, recourir à Remesh pour un maillage plus propre.
- Pour les utilisateurs avancés, Quad Remesher (plugin payant) offre une solution optimisée.
Nettoyage des Artefacts
- Supprimer les débris flottants (Edit Mode > Select Loose Geometry > Suppr).
- Corriger les normales avec Shift + N (recalcul automatique).
- Supprimer les éléments inutiles avec Bisect ou Knife Tool.
Réduction de la Taille des Textures
Les fichiers photogrammétriques comportent souvent des textures très lourdes (4K, 8K). Pour améliorer les performances :
- Convertir en JPEG (si perte de qualité acceptable) ou en WEBP.
- Réduire la résolution dans GIMP ou Photoshop.
- Utiliser des textures optimisées en 1024×1024 ou 2048×2048.
Intégration et Rendu dans Blender

Une fois le modèle optimisé, il peut être intégré dans une scène et affiné avec :
Matériaux et Ombres
- Activer Cycles pour un rendu photoréaliste.
- Ajouter un Shader Principled BSDF et ajuster la roughness.
- Affiner l’éclairage avec des HDRI ou un setup en trois points.
Ajout d’un Détail Supplémentaire
- Normal Map pour accentuer les détails sans augmenter le nombre de polygones.
- Ambient Occlusion pour renforcer la profondeur visuelle.
Exportation et Exploitation
Formats d’export recommandés
- GLTF / GLB : Pour une intégration en temps réel (jeux vidéo, web 3D).
- USD : Standard pour les logiciels d’animation et VFX.
- STL : Pour l’impression 3D.
Optimisation finale avant export
- Appliquer les transforms (Ctrl + A > « All Transforms »).
- Séparer les objets complexes pour un export modulaire.
- Convertir les textures en formats compressés pour réduire la taille des fichiers.
Conclusion
La photogrammétrie avec Blender offre un vaste champ d’applications, allant de la création d’environnements ultra-détaillés à l’intégration de scans réalistes dans des projets artistiques ou industriels. Maîtriser les étapes d’importation et d’optimisation est essentiel pour exploiter pleinement cette technique. En adaptant son workflow selon ses besoins, il est possible d’obtenir des résultats de grande qualité sans sacrifier la performance.