Darknet-La partie cachée du Deep Web
Aujourd’hui nous n’imaginons pas nos vies sans Internet. Le réseau est présent dans toutes nos actions du quotidien, aussi bien dans nos vies personnelles que professionnelles. Avec sa capacité à partager et diffuser de l’information de manière quasi instantanée et son évolution constante, le Net ne cesse de s’adapter à nos besoins ou d’en créer de nouveaux. Néanmoins, il a sa part d’ombre bien cachée sous la surface : le Darknet. Pour comprendre l’utilité et le fonctionnement du Darknet, il est important de savoir d’emblée ce qu’est le Web.
C’est quoi Internet ?
Internet est un ensemble de réseaux publics et privés mondiaux interconnectés qui permettent à différents périphériques, dont des serveurs et des ordinateurs, de communiquer entre eux au moyen de protocoles de communication. Parmi les principaux services d’Internet, on peut citer le Web. Créé en 1989 par Tim Berners-Lee et Robert Cailliau, ce service permet d’accéder à des pages grâce à un navigateur. Le FTP est un protocole destiné au partage de fichiers. Le POP3 et l’IMAP servent pour l’échange de courriers électroniques. On peut aussi citer les protocoles de messageries instantanées, ainsi que le TCP utilisé pour le Peer to Peer.
Le Web de surface
Les sites auxquels nous avons accès via nos moteurs de recherche, grâce à leurs critères d’indexation, représentent une infime partie du Web. Ils appartiennent au Web de surface. Bien que l’estimation varie, le Web de surface représente environ 4 à 5% du contenu en ligne.
Le Deep Web
Sous cette surface, le Web sombre ou Deep Web correspond à 96% du contenu en ligne. Il se constitue du contenu directement accessible via les différents moteurs de recherche ainsi que de contenu introuvable. Le Deep Web a mauvaise réputation mais la majorité des sites qui s’y trouvent sont légaux. D’ailleurs, on y trouve essentiellement des bases de données, des tchats privés et des mails. Les bases de données du Deep Web ont leur propres fonctionnalités de recherche. Les archives de bibliothèques en sont un très bon exemple. On y trouvera des pages nécessitant des informations d’identification. Les différents espaces personnels sur les sites de nos mutuelles et de nos banques illustrent bien cet exemple. Le Deep Web inclut aussi les sites conçus pour empêcher les robots de les indexer.
Le Darknet
Au-delà du Web profond se trouve le Darknet. C’est un réseau qui est délibérément masqué de manière à assurer l’anonymat de chaque utilisateur. A la différence du Deep Web, il n’est accessible qu’avec des logiciels et navigateurs spécifiques. Ce sont eux, au travers de différents tunnels virtuels et protocoles, qui seront les garants de l’anonymat de l’utilisateur. Le Darknet n’est donc pas accessible simplement en saisissant une url dans un navigateur Internet.
Voici ci-dessous plusieurs exemples de réseaux Darknet :
- Tor ou The Onion Router est un réseau de superposition mondial décentralisé. Il est constitué de serveurs gérés par des volontaires qui permettent aux utilisateurs de ne pas être géolocalisés et d’anonymiser leur navigation sur Internet. Les utilisateurs se connectent via une série de tunnels virtuels plutôt que d’établir une connexion directe.
- I2P ou Invisible Internet Project est un réseau qui permet aux différents logiciels et applications d’échanger des informations de manière chiffrée et protégée.
- Freenet est un logiciel gratuit qui permet de partager anonymement des fichiers, de parcourir et de publier des sites gratuits et de dialoguer sur des forums. Les communications via Freenet sont cryptées. Il est donc extrêmement difficile de localiser et de connaître le contenu des sites Web.
La plupart des informations que vous avez pu lire sur le Darknet concernent sans doute sa face sombre (drogue, pédopornographie, revente d’armes). Néanmoins, le Web profond, c’est aussi toutes les bases de données protégées, les sites non indexés intentionnellement, ainsi que toutes les pages nécessitant un accès par un identifiant et un mot de passe. Enfin, c’est un espace d’expression dans des endroits du monde où il n’est pas encore possible de s’exprimer librement dans les médias.