Actualités

Bluesky : l’autre réseau social en quête de décentralisation

À l’origine de Bluesky : une initiative issue de Twitter

Bluesky n’est pas le fruit d’une startup venue de nulle part. Le projet a été lancé en 2019 par Jack Dorsey, cofondateur et ancien PDG de Twitter, alors même qu’il était encore à la tête de l’entreprise. À cette époque, le débat sur la modération des contenus, les algorithmes opaques et la concentration des plateformes atteignait un point de tension inédit.

L’idée ? Créer un protocole ouvert permettant de décentraliser les réseaux sociaux, sur le modèle du web originel. En d’autres termes : redonner aux utilisateurs le contrôle de leur identité, de leur contenu et des algorithmes qu’ils utilisent.

Un contexte post-Twitter : la bascule

Le vrai tournant s’est opéré en 2022, avec le rachat de Twitter par Elon Musk. La plateforme, rebaptisée X, a connu de nombreuses mutations, tant sur le plan éditorial que fonctionnel. Ces bouleversements ont poussé une partie des utilisateurs à chercher des alternatives. C’est dans cette brèche que Bluesky s’est engouffré.

Après plusieurs mois d’expérimentation, la plateforme a ouvert ses portes à tous début 2024, abandonnant son système d’invitations. Elle est aujourd’hui disponible en version publique sur iOS, Android et web, sans restriction d’accès.

À qui s’adresse Bluesky en 2025 ?

Bluesky attire un public à la recherche d’un espace plus sain, moins saturé par la publicité, les contenus sponsorisés et les guerres idéologiques. On y trouve aujourd’hui :

  • des journalistes et chercheurs soucieux de préserver leur visibilité sans dépendre d’un algorithme opaque ;
  • des développeurs intéressés par les enjeux de décentralisation et d’interopérabilité ;
  • des artistes et créateurs qui souhaitent construire une audience plus organique ;
  • des anciens utilisateurs de Twitter, déçus par l’évolution de X.

La plateforme reste encore relativement confidentielle en comparaison des géants du secteur, mais elle se structure autour d’une communauté active et engagée.

Le fonctionnement de Bluesky : un protocole avant tout

Bluesky repose sur le protocole AT (Authenticated Transfer Protocol), une infrastructure ouverte et fédérée. Concrètement, cela signifie que chaque utilisateur pourra à terme :

  • choisir l’hébergeur de ses données,
  • migrer facilement son compte d’un service à un autre,
  • utiliser des algorithmes personnalisés pour organiser son fil d’actualité.

Ce modèle se distingue nettement de celui des plateformes classiques, où les données sont centralisées, les règles imposées, et les algorithmes inaccessibles.

Comparaison avec les autres réseaux sociaux en 2025

PlateformeModèleAlgorithme personnalisablePublicitéDécentralisation
BlueskyRéseau social fédéréOui (en cours de développement)NonOui
X (ex-Twitter)Plateforme centraliséeNonOuiNon
MastodonFédération librePartiellementNonOui
ThreadsCentralisé (Meta)NonOuiNon

Bluesky se positionne comme un compromis entre l’ergonomie d’un réseau centralisé et la liberté d’un réseau fédéré. Contrairement à Mastodon, il mise sur une interface familière, proche de l’expérience de Twitter, tout en intégrant progressivement des éléments de personnalisation avancée.

Pourquoi certains le choisissent déjà comme plateforme principale

Ceux qui adoptent Bluesky mettent en avant :

  • la simplicité d’usage, loin de la complexité perçue de Mastodon ;
  • l’absence de publicité, qui rend la navigation plus fluide ;
  • la transparence des décisions, grâce à la feuille de route publique du projet ;
  • la volonté d’expérimenter un nouveau modèle social, à l’écart des GAFAM.

Bluesky en 2025 : une utopie pragmatique ?

Si Bluesky n’a pas (encore) l’ambition de détrôner les mastodontes, il représente un laboratoire d’idées, à l’intersection entre technologie open source, sociologie numérique et éthique du web. On peut y voir une tentative de réinvention du lien social en ligne, loin des pratiques qui ont façonné l’Internet des années 2010.

L’avenir dira si la promesse tiendra sur la durée. Mais une chose est certaine : le besoin d’alternatives crédibles n’a jamais été aussi palpable.

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page